Beauté
Histoire d’un parfum enfoui durant 150 ans
L’histoire se déroule aux Bermudes, sur l’île Saint George’s.
Un lieu
Si un jour vous y allez, ne manquez surtout pas de vous rendre à Stewart Hall pour visiter The Bermuda Perfumery, une des pépites de l’archipel. Cette maison de parfum installée depuis 1928, se veut être un reflet artistique de son environnement. L’archipel des Bermudes comporte un écosystème olfactif fort typique, fait du souffle du vent, des embruns de l’océan, de bois de cèdre, de freesia… autant de senteurs que The Bermuda Perfumery s’attache à capturer dans chacun de ses flacons remplis à la main et vendus exclusivement sur l’île.
Un voyage
Après nous avoir emmenés au milieu de l’Atlantique, l’histoire nous fait à présent voyager dans le temps, en 1864 précisément. Cette année-là, la Marie-Céleste, en route vers la Caroline du Sud, sombre au large des côtes Bermudes. À son bord, une cargaison de vins et de parfums, probablement destinée à une famille de notables américains.
Un hasard
Un siècle et demi plus tard, deux ouragans déferlent successivement au large des Bermudes, rendant fortuitement accessibles l’épave de la Marie-Céleste… ainsi que sa précieuse cargaison. En 2011, une équipe d’archéologues marins décide alors de fouiller l’épave. Cette aventure permettra de remonter à la surface de nombreux artefacts, dont deux flacons de parfum, intacts et encore scellés.
Un trésor
Ces précieux flacons s’avérèrent renfermer une création datant du XIXème siècle et provenant de la célèbre maison Piesse & Lubin, ni plus, ni moins. Très en vogue dans les années 1800, cette maison de parfum londonienne était courue par l’élite mondiale d’alors. Son maître parfumeur n’était autre que G. W Septimus Piesse, auteur de l’un des opus fondateurs de la parfumerie moderne : The Art of Perfumery
Une rencontre
Reconnaissant là une découverte et une histoire exceptionnelles, Isabelle Ramsey-Brackstone, le « nez » de The Bermuda Perfumery, décide d’analyser et re-créer ce parfum d’exception. Pour cela, elle fait appel à Jean-Claude Delville et au laboratoire Drom fragrances. Après un séjour de 150 années en eaux profondes, les précieux flacons leur ont offert des senteurs fraîches et florales étonnamment rehaussées de notes acidulées. Des analyses scientifiques poussées ont permis de déterminer les composants du parfum. Sans certitude absolue, les chercheurs pensent qu’il s’agit de « Bouquet Oponax », qui avait été lancé en 1859 et était devenu l’une des signatures olfactives stars de Piesse & Lubin.
Une histoire
Jean-Claude Delville a donc proposé une relecture olfactive du parfum, en en remplaçant notamment les composants d’origine animale que notre époque ne tolère bien évidemment plus. Le résultat de cette ré-création si unique a été lancé par Lili Bermuda en avant première le 23 septembre à New York et est disponible à la vente depuis le 1er octobre.
Mary Celestia est une édition (pour le moment) limitée à 1864 exemplaires, 1864, comme l’année où a sombré le Marie-Céleste. Fragrance fraîche s’ouvrant sur des notes acidulées de pamplemousse, elle se poursuit sur une senteur boisée agrémentée de touches ambrées, et s’achève sur des notes douces de rose et de fleur d’oranger.
Livré dans un écrin de velours et un coffret en cèdre des Bermudes (l’une des signatures de Lili Perfume), le flacon porte un médaillon à l’effigie de la Marie-Céleste, et dont la forme est inspirée de celle du dollar bermudien.
Un parfum fait d’histoire, de voyage, de découverte, de symboles, de hasard, d’un peu de chance et de beaucoup de passion… 150 ans pour nous parvenir, on aime !
Cet article vous est proposé par Béatrice, directrice de production de l’agence Luna Web. Vraie Passionnée et experte, Béatrice assure au quotidien la bonne réalisation des projets de son agence…
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