Food
Un grand vent de Méditerranée au Meurice
Chers Oh My Lecteurs, depuis le début du mois de Mai, un grand vent de Méditerranée souffle sur le restaurant Le Dalí du Meurice, clin d’oeil au coup de coeur qu’Alain Ducasse a eu pour la Côte d’Azur dans les années 70 et qui ne l’a jamais quitté depuis. Je suis allée tester pour vous…
NOUVELLE CARTE
Exécutée avec talent par le chef Jocelyn Herland, la nouvelle carte du Dalí exalte une vision de la cuisine d’aujourd’hui, sincère, savoureuse et conviviale. Et qui dit convivialité, dit partage, et c’est une des particularités de cette carte, tous les plats sont également proposés en demi-portion, ceci permettant au convives de « picorer » dans les plats à leur guise.
De la Riviera aux côtes catalanes de Salvador Dalí, de la Ligurie aux rives du Maghreb, le chef multi-étoilé a fait, de longue date, de la culture culinaire méditerranéenne son terroir mental et nous propose entre autres des spécialités telles que le Pimiento del piquillo farci, sauce romesco, ou encore le culatello de porc noir de Massimo Spigaroli.
Pour les inconditionnels de la grande tradition des brasseries parisiennes, le Dalí propose toujours à la carte les plats qui ont fait de lui le rendez-vous de plusieurs générations, les « intemporels »: la Sole préparée à la grenobloise, avec ses croûtons et dés de citron, ou encore la Fricassée de volaille onctueuse et légère.
J’ai eu la chance de déjeuner au Dali il y a quelques jours, et voici mes coups de coeur sur la carte.
Tout d’abord, j’ai choisi un assortiment de 5 entrées à partager:
bar mariné citron/piment, caponata de légumes, caviar d’aubergine, autant de recettes évoquant une cuisine de mamma, mitonnée, amoureuse et colorée.
patatas bravas comme dans une tasca, et petits pois, stockfish, mousserons de la Saint-Georges.
J’ai dégusté ensuite une Dorade à la plancha, courgette violon et fleur farcie, mettant en exergue le côté à la fois délicat et savant de la cuisine d’Alain Ducasse.
Côté desserts, le Chef Pâtissier Cédric Grolet propose une «pâtisserie cuisinée» qui réinvente les monuments de la pâtisserie française comme le Saint-Honoré, le Paris-Brest, le Soufflé, l’Éclair et les Tartes. J’ai opté pour une assiette de dégustation se déclinant autour de 3 pâtisseries. Outre la perfection visuelle, ces desserts sont un vrai délice, et il s’agissait de les goûter dans un ordre précis afin de laisser les saveurs monter en puissance dans la bouche; tout d’abord, la Tarte citron, ensuite le Paris-Brest Noisette (mon coup de coeur!) pour finir sur la note soutenue de la Spirale au café.
Le Chef pâtissier propose aussi des créations de fruits en trompe l’oeil tel que ce Citron, dont la coque hyper-réaliste protège un mélange de mousse et de marmelade de citron, rehaussé de menthe fraîche, d’une incroyable légèreté.
NOUVEAU VISAGE
Outre cette nouvelle carte, Le Dalí nous dévoile aussi son nouveau visage. Philippe Starck y a déjà œuvré en 2007 et s’y penche à nouveau à la manière d’une seconde exploration. Comme pour répondre à Dalí lui-même qui affirmait «ma vie entière est déterminée par deux idées antagoniques: le sommet et le fond», le créateur creuse les profondeurs de l’espace dans sa verticalité et son horizontalité.
Un nouveau tapis dessiné par sa fille Ara répond à la grande draperie tendue au plafond qu’elle avait précédemment réalisée.
Une phrase pleine de poésie longe la draperie du plafond tout autour de la salle de restaurant, sans vraiment de début et de fin, laissant aux visiteurs le loisir de lui donner la signification qu’ils souhaitent.
Silence traversé
Au-delà
Quelques reflets égarés
Il y a quelqu’un derrière l’horizon
Mais il se fait tard allons souper
Sous la spirale étroite des murmures
Que domine un petit fortin
Ceci et cela
Le 3ème acte est le plus court
Au fond, un immense miroir légèrement incliné offre une échappée inattendue aux regards. Les suspensions placées sur les seize colonnes qui entourent l’espace introduisent quant à elles une verticalité lumineuse qui étire le volume. En cuivre, avec des abat-jours en soie naturelle claire, elles sont ponctuées d’une goutte de polymère qui enferme la lumière.
Le plateau en marbre Arabescato blanc veiné de gris des tables, très fin, est rétro éclairé, conférant une impression magique, tandis que les fauteuils, créés par Philippe Starck, sont imprimés de dessins réalisés par Ara Starck.
crédits photo: Pierre Monetta
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