Culture

Vuitton s’expose au Grand Palais

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Bonjour les Oh My Lecteurs, le 3 Décembre dernier, j’ai eu la chance d’assister au vernissage de l’exposition Louis Vuitton « Volez, Voguez, Voyagez » au Grand Palais  et je voulais vous en dire quelques mots afin que vous ayez le temps de courir la découvrir avant le 21 février 2016.

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L’exposition retrace l’aventure de la Maison Louis Vuitton, de 1854 à aujourd’hui, à travers les portraits de ses fondateurs mais aussi de ceux qui inventent aujourd’hui le Louis Vuitton de demain.

« Louis Vuitton s’est toujours situé au sommet de la création. Si, plus d’un siècle plus tard, la Maison reste à la tête de la mode, cela est grâce à la mise en valeur de notre héritage tout en continuant à anticiper les tendances à venir. Pour cette exposition, Olivier Saillard s’est plongé dans les archives de notre Maison afin d’en déchiffrer les secrets. Il amène une vision nouvelle de notre passé, présent et futur », dit Michael Burke, PDG de Louis Vuitton.

Articulé autour de neuf chapitres, ce parcours thématique, pensé et scénarisé par Robert Carsen, s’ouvre sur le symbole souverain de la Maison : une malle ancienne, modèle achevé de modernité, incarnant avant l’heure les codes emblématiques et l’esprit audacieux de Louis Vuitton. L’exposition présente des objets et documents issus du Patrimoine Louis Vuitton ainsi qu’une sélection de pièces prêtées par le Palais Galliera, Musée de la Mode de la Ville de Paris. Une salle dédiée au Savoir-Faire clôture l’exposition.

I. LA MALLE DE 1906, un modèle achevé de modernité

En 1906, le catalogue de références des articles et bagages de la Maison Vuitton montre un inventaire affiné dans lequel on trouve déjà les malles qui feront son succès. Les éléments de distinction comme les motifs, de toile, les serrures, les rubans en capiton, etc. figurent aussi dans ce lexique permanent. Malle plate, malle-cabine, malle-auto, malle Aéro ou Restrictive, toutes épousent les moyens de locomotion qu’elles empruntent, sublimant l’art du voyage. Le Steamer Bag, l’ancêtre du bagage à main, précise cette direction. Le Keepall, le Speedy, le Noé, le Marceau sont les papiers carbones de la modernité que chaque décennie a inventée. Aujourd’hui encore, ces modèles servent de support à la fantaisie créative des directeurs artistiques ou des artistes, dans un dialogue de création sans cesse renouvelé.

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II. LE BOIS, un passeport de liberté. Les origines de Louis Vuitton

De tous les matériaux qui servent à la fabrication d’une malle, le bois occupe une position symbolique et déterminante. Il raconte les origines modestes de Louis, le fondateur. Il est aussi le souvenir des paysages forestiers de Franche-Comté. Le bois est au coeur de la profession de Louis Vuitton, comme il fut au coeur des 5 générations qui l’ont précédé. Fort de ses connaissances en boissellerie, il devient layetier-emballeur à son arrivée à Paris. Les outils du layetier sont semblables à ceux du menuisier, du charpentier ou du tonnelier. Couper, ajuster, fendre, tailler, assembler chorégraphie un répertoire de geste inchangés. Lorsqu’il développe les malles qui feront sa renommée, c’est dans le peuplier qu’il assemble le fût. Dans le hêtre qu’il coupe les lattes de renfort. Pour l’intérieur, il emploie le camphrier, qui tient à distance les insectes nuisibles, ou le bois de rose, qui parfume agréablement.

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III. LES MALLES CLASSIQUES, inventaire raffiné des toiles, formes et serrures

Dès sa fondation, la Maison Louis Vuitton se distingue de ses contemporains par une série d’inventions et d’innovations qui constituent aujourd’hui un lexique intemporel de motifs et de formes. Au gris Trianon de 1854 succède une toile rayée, déclinée dès 1872 en camaïeu de rouge et de brun, puis de beige et de brun. La toile Damier, créée en 1888, précède de 8 années l’iconique toile Monogram, qui juxtapose motifs végétaux, géométriques et initiales LV. Depuis le développement de la malle plate qu’elle perfectionne, la Maison ne cesse d’enrichir son vocabulaire de volumes, de fonctions et autres signatures. Malles-armoires, malles-courrier, malles-secrétaires, malles Idéale, malles pour chapeaux, malles basses et hautes confirment la notoriété de Louis Vuitton, qui « emballe avec sûreté les objets les plus fragiles » avec une « spécialité pour les emballages de modes ».

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IV. L’INVENTION DU VOYAGE

# Les expéditions croisière noire, croisière jaune

Organisée entre 1924 et 1925 par André Citroën, la Croisière noire est avant tout un programme technologique et humain d’envergure. Traverser l’Algérie, le Mali, le Congo à bord de véhicules développés pour cette campagne d’exploration – telles les autochenilles Scarabée d’or et Croissant d’argent – dépasse l’exploit sportif et technique, et ouvre la voie à des missions couvertes par différents ministères français, ainsi qu’à l’étude scientifique, ethnographique et géographique de ces territoires. La Maison Louis Vuitton accompagne cette expédition, à la demande de Monsieur Citroën. des commandes spéciales sont ainsi réalisées afin de proposer des malles adaptées aux contraintes climatiques et logistiques, ainsi que le nécessaire pour le quotidien de ces explorateurs (services à thé, accessoires de toilettes, etc.). Deuxième expédition organisée par André Citroën, la Croisière jaune se déroule quelques semaines avant l’ouverture officielle de l’Exposition coloniale de 1931. Elle a pour ambition de couvrir la mythique route de la soie, à travers le continent asiatique.

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# L’essor du yachting, le goût des croisières, l’apparition du Steamer Bag

Au tout début du XXème siècle, l’invention du Steamer Bag par Louis Vuitton bouleverse l’industrie créative de la bagagerie à main. Conçu initialement comme un sac d’appoint, le Steamer Bag se plie et se range dans un compartiment de malle-armoire. Il peut recevoir quantité de vêtements déjà portés, en attente de retour. Sa taille nouvelle, sa légèreté et sa commodité préfigurent la souplesse du sac de sport d’aujourd’hui, qui en est l’héritier. Son système judicieux de fermeture sur ossature en toile ou en cuir annonce les futurs sacs à main que les modes s’approprieront avec succès.

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# L’automobile, la vitesse à portée de main

Accrochées aux pavillons ou à l’arrière des voitures dont elles épuisent les courbes, les malles-auto en toile Vuittonite ou Monogram transportent les garde-robes et les chapeaux à transformations. Des mallettes appui-pieds, des malles pour pique-nique, des mallettes-glacières imposent des haltes sur les trajets. Emmitouflée dans sa couverture d’automobile – alors souvent dépourvue de toit – coiffée d’un bonnet ou d’un voile de protection, abritée derrière d’épaisses lunettes, la passagère à la mode tient au bras un sac plat en maroquin. De forme simple, de dimensions variables, il reçoit les objets de 1er usage: gants, étole, flacons. Le prélude au sac à main et au sac de mode, dont le succès fleurira aux XXème et XXIème siècles.

# L’aviation, malles et sacs en plein ciel

Au début du XXème siècle, Louis Vuitton suit de près ces pionniers qui, du ballon à l’aéroplane, inaugurent de nouveaux espaces aériens. Pour équiper aviateurs, et bientôt passagers, la malle Aéro peut contenir « deux vêtements, un pardessus, dix chemises de jour, trois chemises de nuit, trois caleçons, trois gilets, six paires de chaussettes, douze mouchoirs, une paire de chaussures, dix-huit faux-cols, des gants, des cravates et un chapeau » pour seulement 26 kilos. Ses dimensions sont déclinées à l’identique pour l’Enviait, version plus féminine. Dès lors, la Maison ne cessera de rivaliser d’ingéniosité pour concevoir des bagages toujours plus légers et plus fonctionnels.

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# Le train, l’ailleurs en partance

Au XIXème siècle, l’évolution des moyens de transport réduit les distances. Les navires à vapeur, mis en service dès 1830, relient l’Europe au continent américain. L’invention de l’automobile dans les années 1890, l’exploitation des lignes commerciales aériennes dans les années 1900, mais aussi celle des chemins de fer depuis 1848, précipitent le monde vers de nouvelles habitudes et pratiques de vie. Voyager est un art de vivre. La malle-cabine se glisse sous la banquette du wagon-lit. Les sacs de voyage modèle Square Mouth ou Gladstone, les porte-habits, les sacs de nuit en cuir cognac ou charbon s’affichent au bras des nomades contemporaines.

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V. HEURES D’ABSENCE, l’écriture dans l’œuvre de Louis Vuitton

Malle-secrétaire, malle-bibliothèque, écritoire, bureau mobile, grimoire, la Maison Louis Vuitton a accompagné le voyage d’écrivains notoires ou d’amateurs anonymes pour qui écrire est une nécessité, à une époque où n’existent pas encore les moyens de télécommunications modernes. Cet art de vivre, de se raconter et de s’épancher, cet art de la correspondance, Gaston-Louis, petit-fils de Louis Vuitton, l’aura apprécié plus que quiconque. Son engagement pour le papier, qu’il collectionne, s’appuie sur une activité d’auteur et de dessinateur confirmé, qu’il développe sans compter à ses heures perdues ou au service de la Maison.

VI. LA MALLE TABLEAU, conversation avec l’art

En 1927, René Gimpel, à la tête d’une galerie d’art, commande la réalisation d’une malle pouvant accueillir, lors de ses voyages fréquents entre Paris, Londres et New-York, les tableaux dont il fait commerce. De grand format, elle s’ouvre sur des tiroirs où les chassis précieux peuvent trouver refuge sans risque d’être endommagés pendant le transport. L’histoire de Louis Vuitton avec l’art commence par cette forme d’attention où l’on reconnait le soin de l’emballeur et du layetier d’origine. Cette relation se développe tout au long du XXème siècle.

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VII. MALLES DE CURIOSITE. La collection historique des malles de Gaston Louis Vuitton

« Indépendamment des malles anciennes, je collectionne également tout ce qui a rapport au métier de malletier, en particulier les vieux outils, tels que marteaux, tenailles, rabots, riflards, varlopes, colombes, etc. Les vieux papiers, c’est-à-dire factures, papiers à lettres, cartes-adresses, étiquettes, prospectus, réclames, etc. Je m’intéresse, en outre, aux boiseries (…) et en général à tout objet présentant un caractère d’art en même temps qu’une curiosité. » Gaston-Louis Vuitton

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VIII. LA MODE EN BEAUTE

# Etoiles en bagage, malles de star

Porte-habits, coiffeuse en cuir de crocodile ou en maroquin, nécessaire de toilette, floconner et boîte de bijoux, l’art de Louis Vuitton s’épanouit, dans les années 1920 et 1930, dans d’exemplaires créations portatives. Le Milano est l’un des chefs d’oeuvre présentés par la Maison à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris, en 1925. Ce coffret d’apparat aux signes Art Déco est un manifeste d’ingéniosité et de délicatesse. Les garde-robes célèbres ne s’y trompent pas. Elles trouvent abri dans les malles où les tiroirs gainés de velours portent encore les souvenirs de Greta Garbo, Katharine Hepburn, Lauren Bacall ou Elizabeth Taylor.

# Nécessaires de beauté, flaconneries précieuses, écrins délicats

Dans un esprit de diversification, Gaston-Louis Vuitton crée en 1927 le 1er parfum signé par la Maison. Heures d’absence est présenté dans un écrin rappelant les bornes kilométriques disséminées le long de la route qui mène à la résidence secondaire du même nom des Vuitton. Suivent Je Tu Il en 1928 et Eau de voyage en 1946. Soucieux d’embellir le quotidien, Gaston-Louis s’adresse aux talents des Arts décoratifs pour la réalisation de flacons inédits.

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# Dandys sophistiqués, hommes d’aujourd’hui. Quelques exemples de bagagerie masculine

Ce territoire de l’élégance masculine décline les porte-habits, les trousses de toilette et, aujourd’hui, les valises ou les sacs avec le même raffinement. Dans les années 1920, la Maison pousse l’élégance jusqu’à créer des cannes dont les pommeaux ciselés sont confiés aux artistes de son temps. Qu’il s’agisse du vestiaire singulier du dandy du XIXème siècle ou des fantaisies de l’homme de mode contemporain, malles-courrier et porte-habits se révèlent les passeports pour le voyage et pour le chic. C’est depuis 2011, le domaine de Kim Jones, directeur artistique du prêt-à-porter Homme.

La Mode en création, miroir d’aujourd’hui

En 1997, la création de mode et le prêt-à-porter entrent officiellement au sommaire des activités de la Maison. Marc Jacobs devient son directeur artistique pendant près de 16 années. Ses collections commentent l’univers du voyage et activent des rencontres avec les artistes Stephen Sprouse, Takashi Murakami ou Richard Prince, qui font date aujourd’hui. Depuis 2014, Nicolas Ghesquière préside à la destinée des collections de prêt-à-porter femme Louis Vuitton. Visionnaire, ce surdoué encensé par toute une génération construit un pont entre l’histoire et la nouveauté. Il s’approprie les usages de la maroquinerie, s’inspire de monogrammes enfouis ou de cuirs recensés depuis des décennies pour les conduire vers des territoires contemporains inédits.

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IX. LE SALON DE MUSIQUE. Les commandes spéciales, le transport du rêve

Depuis la naissance de la Maison Louis Vuitton, clients exigeants et originaux ont pu passer des commandes spéciales au service de leurs usages et de leurs rêves. Il n’est pas de fantaisie ni d’extravagance qui ne puisse être emballée. Malle-douche, malle-autel, malle-lit, malle pour cigares; dans tous les cas, Louis Vuitton accompagne avec le même savoir-faire l’ambition du voyageur et la singularité de ses besoins. Les instruments de musique, fragiles et délicats, sont probablement les plus vulnérables. Qu’il s’agisse d’un violon, d’une guitare ou de baguettes de chef d’orchestre, les étuis de protection sont conçus chez le malletier comme des écrins de velours et de bienveillance. Ils suivent les courbes de ces hôtes de marque et assurent aux sons et musiques le meilleur des parcours.

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Pour profiter au mieux de l’expo, je vous conseille de télécharger l’application « LV Grand Palais » sur IOS ou Android. L’application LV Grand Palais propose un parcours guidé à travers l’exposition ainsi que des expériences immersives dans l’univers de Louis Vuitton. La fonction de géolocalisation est disponible pendant la visite et offre un parcours plus fluide au visiteur. Le parcours sera enrichi d’expériences tout au long de la visite, permettant au visiteur de plonger au cœur de l’univers de Louis Vuitton : entrer dans les ateliers d’Asnières, personnaliser sa malle de voyage ou feuilleter le carnet de croquis de Gaston-Louis Vuitton. Une fonction audioguide est également proposée.

 

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